Conseils aux autodidactes

Savoir écouter…

Ça s’apprend !

« L’homme a deux oreille et une langue pour écouter deux fois plus qu’il ne s’exprime » Xenon de Cittium

« Travailler l’oreille ce n’est pas seulement reconnaître les notes, c’est travailler le goût par le son » Patrick Scheyder

Jouer de la musique…
ce n’est pas seulement jouer des notes !

Réflexion apparemment anodine, et pourtant capitale ! Car le premier danger qui guette l’apprenti-musicien serait de croire que la répétition d’exercices, compris comme de simples successions de notes, conduira forcément à devenir un musicien…

L’ouïe

Un musicien, c’est d’abord et avant tout une paire de grandes oreilles, et la toute première chose à mettre en place, c’est d’apprendre à écouter !

Tout comme la vue permet par la mise au point sur un objet plus ou moins proche d’aller saisir des détails, l’ouïe permet de focaliser sur un objet sonore, et ça s’apprend, ça s’affine, ça se travaille !

Petit jeu, pas seulement enfantin

Prendre plaisir à écouter un environnement familier avec une oreille neuve, curieuse. Comme si on l’entendait pour la première fois !

Il faut lancer son oreille (si si !) au devant des plus petits détails sonores, des plus petits bruits, et les isoler de leur contexte. Le silence absolu n’existe pas naturellement, ce qu’on croit être le silence est déjà une masse de sons mêlés… qu’on va s’employer à démêler !

Situation :

Au pied de mon arbre (je vivais heureux…), assis tranquille et yeux fermés, je lance mon attention sur le bruit produit par le frottement des branches entre elles, puis sur le frottement des feuilles entre elles, avant de découvrir que les insectes tout autour de moi, rassurés par mon immobilité, ont repris leurs petites affaires… et qu’on peut les entendre !

Bisous-Sons… Des sons minuscules à partager…
Développement de l’oreille avec de petits enfants…

Un premier bénéfice immédiat C’est très apaisant… Le mental se calme… On s’est déjà presque mis en condition pour commencer à travailler [1].

À vous d’imaginer maintenant d’autres situations du même type. Variez les contextes (plus ou moins sonores, plus ou moins familiers) et soyez patient. N’oubliez pas que c’est un apprentissage et donc que cela prend un peu de temps

Faites souvent ce petit exercice, adaptez-le pour qu’il ne devienne pas lassant et préparez-vous à le faire pendant des semaines, des mois, des années, et pourquoi pas, toute votre vie !

La grande fragilité de l’ouïe

Les minuscules capteurs [2] qui peuplent la cocchlée sont fragiles ; quand ils souffrent, les dommages sont irréparables ! Alors sortez « couverts » ! Des bouchons d’oreilles ne sont pas un luxe dans un monde qui se soucie peu de l’environnement sonore.

Ces dégâts irrémédiables sont conséquents à deux types d’agressions différentes :

  • un bruit court et très sonore, au-delà d’un certain seuil [3] ; dans ce cas, on prend évidement conscience du traumatisme car une douleur physique s’en suit ;
  • un bruit bien moins sonore, mais long, qui dure, dure, dure ; ici l’agression est perverse puisqu’on pourra s’exposer maintes fois avant de prendre conscience du risque encouru. Bien souvent, il est un peu tard quand enfin on prend des précautions…

Ces deux causes produisent exactement les mêmes effets : des surdités partielles ou totales.

[1Mais pour pacifier le corps, un travail respiratoire sera sans doute nécessaire…

[2Les cellules de Corti.

[3On parle de seuil de douleur…

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